Lundi 21 aout 2017
Respire !
Nous y voilà.
Le stage démarre, il est 09h00.
Sébastien a prêté à chacun un tapis de méditation et un zafu.
Nous sommes installés en cercle dans le séjour. Nous sommes nombreux.
Je suis impressionnée, je commence à angoisser.
Sébastien nous indique alors le déroulement de la matinée.
Nous allons tout d’abord faire un tour de table pour que chacun exprime ce qu’il ressent.
Nous bougerons ensuite sur de la musique, à la fois pour se préparer à la méditation (tiens donc ?) et pour travailler sur l’expression de soi.
Nous ferons ensuite une trentaine de minutes de méditation sur des musiques.
Sébastien parle en premier pour donner l’exemple à tous ceux qui ne sont pas habitués, dont moi.
On tourne dans le sens des aiguilles d’une montre et je suis placée loin, presque à la fin.
Sébastien commence.
Il dit comment il se sent, expose sont ressenti avec une telle simplicité que j’en suis surprise.
Je n’ai jamais fait ça.
Je sens tout de suite une appréhension monter. Je ne sais pas pourquoi.
J’ai soudain peur de parler devant tous ces gens.
Je sens de la tristesse.
Je suis impressionnée.
Je me contrôle et déglutis, je tente de dénouer le noeud qui me serre la gorge.
J’angoisse de plus en plus lorsque je constate que tout le monde va parfaitement bien. Tout le monde se sent joyeux, « aligné » (?!?!?!?!), dans l’amour…
Et moi qui suis pétrifiée, comment je vais leur annoncer ?
Je commence à comprendre que j’ai peur.
Quelque chose en moi à compris qu’il allait falloir lâcher beaucoup de choses.
Il va falloir faire ressortir et abandonner tout ce qui est enfoui depuis des années.
Je saisis déjà qu’il s’agit d’un volcan.
Je perçois l’éruption comme un choc.
Et pourtant, c’est bien pour cela que je suis venue.
Il va falloir se mettre à poil comme on dit.
Mais, j’ai trop peur.
J’ai peur de me lâcher, peur des autres, peur de ce que je vais découvrir, peur de moi.
Je suis prise de panique.
J’ai peur de tout ces gens. J’ai honte.
Je sens les larmes arriver.
Je ne peux pas pleurer devant eux.
Je me retiens.
Le tour de table continue.
Mon émotion s’amplifie au fur et à mesure que la parole se rapproche.
J’ai l’impression que tout le monde m’a vue. C’est horrible.
Quand vient mon tour, je suis honnête avec moi-même et les autres. De toute façon, tout le monde aurait vu que je mentais si j’avais dit que j’étais au top !
Ma voix tremble.
Je me présente.
Je me sens intimidée, j’exprime mon angoisse et… et… je ne me contrôle plus.
J’explose en larmes, je suffoque.
Mon émotion est si vive que finalement, les autres ne comptent plus.
De sa voix douce, Sébastien me dit de reprendre mon souffle.
« Respires ! » me dit-il gentiment en inspirant et en soufflant en même temps que moi.
J’inspire… je tremble… je souffle… je tremble… je me mouche.
Le tour de table fini, nous entamons la méditation.
Le premier morceau agit comme un coup de grâce.
Je pleure, je pleure, je pleure.
Les autres morceaux n’arrangeront rien.
J’essaie de ne pas déranger les autres, mais je crois que c’est trop tard.
Je ne sais pas ce qu’il m’arrive et je ne sais surtout pas que ce n’est que le début.
Lorsque j’arrive à m’apaiser enfin, la méditation prend fin.
Nous refaisons un tour de table pour connaître le ressenti de chacun.
Comme au premier tour, tout le monde est bien.
Moi, j’ai passé 90% du temps à gérer mes émotions.
Le groupe rit avec tendresse.
Que se passe-t-il ?
📌
A lire également dans mon Petit Journal d’une Jeune Eveillée :
Jour 1 : Dimanche, En route
Jour 2 : Lundi, Respire !
Jour 3 : Mardi, Il y a trop de gens qui m’aiment
Jour 4 : Mercredi, Percutée
Jour 5 : Jeudi matin, J’entre dans l’Amour
Jour 5 : Jeudi après-midi, Je suis née le 24 août 2017
Jour 6 : Vendredi, Je suis enfin moi-même
Barbouille Bafouille 
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