Lettre ouverte à mes Amoureux Divins
J’ai compris
Après être passée par la colère, une partie de moi est triste. Je suppose que la prochaine phase sera l’acceptation.
J’ai compris que ce que j’aimais chez toi, c’était ce que tu avais fait de moi. J’ai compris que ce que j’aimais c’était découvrir ce que j’avais en moi, à travers toi.
J’ai réellement cru que je t’aimais toi.
Mais on se connaît si peu finalement. Encore que le coup de foudre existe et que je n’ai pas besoin de tout savoir de toi pour t’aimer.
Sauf que là… c’est moi que j’ai aimé.
J’ai l’impression que tout tourne à l’envers. Je me détache de l’ego pour m’apercevoir que c’est moi que j’aime. Cette absurdité me fait tressaillir. C’est probablement pour cela que je l’ai refusée violemment.
Je me suis défendue, j’ai lutté, mais plus je luttais, plus j’avais mal.
Chaque fois que cette évidence voulait se révéler, je faisais semblant de ne pas la voir.
Je t’aime et tu n’es pas là, je t’aime et tu ne me réponds pas.
Mais pourquoi ?
Pourquoi tout l’amour que j’ai pour toi et que je t’envoie corps et âme, tu n’en veux pas, tu ne le partages pas ?
Je suis complètement déchirée. Tout est chamboulé, je ne comprends plus rien.
J’ai appris et vécu tellement de belles choses ces derniers temps, et maintenant… plus rien, je suis dans un marasme total, je perds pied, mes belles idées noires d’antan reviennent à moi ravies de pouvoir reprendre place. Je cède.
Je suis en colère. Je t’en veux. Pourquoi refuser l’amour ? Pourquoi refuser « l’Amour Inconditionnel » ?
A part peut-être s’il n’est pas correctement dirigé ? A part peut-être si toi tu sais.
Dès le début j’ai pris ton silence et ta distance pour une leçon.
Tout est parfait paraît-il.
Sauf quand j’ai mal. C’est injuste.
Pourtant, je dois avoir quelque chose à apprendre là-dedans. Dans cette souffrance.
J’entrevois. Je me dis que je dois d’abord savoir m’aimer avant de t’aimer.
J’entrevois que, peut-être je ne t’aime pas correctement. Nan, je chasse l’idée.
Alors je médite et je tente de tourner l’Amour vers moi.
Ca ne marche pas. J’en ai la gorge écorchée, j’ai envie de hurler. Je me consume de l’intérieur, je brûle de douleur.
Alors je m’éloigne moi aussi.
Tiens… comme une vengeance ? Mais qu’est-ce que ça peut bien te faire ? Je sais que toi tu sais. Je devine que tu attends, souriant, que je comprenne à mon tour.
J’ai pourtant fait tout ce que j’ai pu pour ne pas voir cette réalité.
Puis je rêve de toi.
Je trouve le réconfort que j’attends depuis si longtemps. Un regard de toi qui me dit que tu sais que je suis là, un câlin, tes grandes mains qui m’enveloppent.
Je me réveille soulagée, heureuse. Enfin.
Et finalement, où est la réalité ?
Qu’est-ce que ça peut faire que j’ai rêvé ? Je vole à mon rêve tout le bonheur que tu m’as donné.
Je le garde et le chéris jusqu’à ce qu’il me remplisse complètement.
De nouvelles idées émergent. Je fais « chut » à mes vielles antiennes qui comprennent que ce n’est plus l’heure, que ce ne sera peut-être plus jamais l’heure.
On dirait que toute cette mascarade a assez duré.
C’est un jour de tristesse que ça me saute aux yeux. C’est moi qui décide d’être heureuse ou non.
J’ai le droit de me laisser emporter par la mélancolie, mais je peux aussi la laisser partir pour ressentir la joie de l’instant.
Encore un jour de tristesse où je constate qu’il n’existe rien d’autre que maintenant.
Ici et maintenant.
Pourtant on me l’a dit cent fois. En bonne élève, j’avais appris la théorie.
Aujourd’hui je la vis, c’est très différent.
Les deux combinés : c’est moi qui décide si je suis heureuse là, maintenant, tout de suite.
Alors, je recommence à me sentir mieux… un jour sur deux…
Je sens une énergie qui remonte, je sens que quelque chose en moi insiste pour que je sois bien.
Je me surprends, pour la première fois de ma vie, à apprécier d’être moi ! Comme un voile qui se lève, je découvre la joie de vivre qui patiente en moi.
« Un chouette bout de bonne femme ».
Je ne sais plus qui parle de mon ego ou de mon Etre. Peut importe. Comme pour le rêve, je suis heureuse maintenant avec cette idée. C’est ça qui compte.
Même si ce n’est pas encore tout à fait installé, je me sens en sécurité avec moi-même. Je commence à voir qui je suis, ce que j’aime, ce qui me met en joie, ce que j’ai envie de faire.
Je suis rassurée, il y a de la vie en moi.
Et l’évidence décide cette fois de s’imposer.
Je vois clair.
Tu es mon miroir.
Tu m’as rendue tellement belle que j’en suis devenue folle d’amour.
Je réalise que je suis tombée amoureuse de mon miroir. Ca doit bien le faire rire le miroir !
Tu as dû bien rigoler.
Tout devient limpide. Ce que j’aime chez toi, c’est ce que tu as fait de moi.
Je le constate dans un mélange d’effroi et de résignation.
Oui, aujourd’hui je suis triste. Je t’ai aimé de toutes mes forces, je voulais tellement t’aimer toi.
Et je t’aime, toi, aussi.
Pardon pour la métaphore, mais comme le miroir, je te chéris comme un objet précieux auquel on tient.
Cette idée me rassure de ne pas être totalement tombée dans le narcissisme, même si je sais que cela n’a rien à voir.
Mais maintenant j’ai compris.
Maintenant je peux apprendre à t’aimer « correctement ». Si tu l’acceptes, laisse moi te découvrir, laisse moi t’aimer « pour de vrai », pour toi, pour tout ce que tu es.
Il va me falloir encore du temps pour réaliser combien je suis belle et vivre avec moi, pleinement.
Je continue cet apprentissage qui, décidément, sera le plus beau de ma vie.
Je ne peux pas passer à côté de l’infinie gratitude que je te dois. Dans ce gros colis, il y avait ce joli miroir, mon plus beau cadeau.
Tout est parfait.
Et je t’aime.
Quand même.
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A lire également dans mon Petit Journal d’une Jeune Eveillée :
Jour 1 : Dimanche, En route
Jour 2 : Lundi, Respire !
Jour 3 : Mardi, Il y a trop de gens qui m’aiment
Jour 4 : Mercredi, Percutée
Jour 5 : Jeudi matin, J’entre dans l’Amour
Jour 5 : Jeudi après-midi, Je suis née le 24 août 2017
Jour 6 : Vendredi, Je suis enfin moi-même
J’ai compris
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